mercredi 11 novembre 2009

La retouche : un paradis artificiel !


Corps de rêves, visages de poupées, filles avec zéro défaut … toutes ces photos retouchées, Valérie Boyer veut y mettre un terme. La député UMP a déclaré que ces photos « mensongères », dues à leurs retouches via Photoshop ou autres logiciels, méritent de porter une mention. Selon la député des Bouches-du-Rhône il ne faut pas vendre du rêve car « la société dans laquelle nous vivons est une usine à fantasmes ». C'est pourquoi elle se lance dans une proposition de loi « relative aux photographies d'images corporelles retouchées», qu'elle a déposé à l'Assemblée Nationale.
D'après la député, ces photos porteraient atteinte à la psychologie d'une jeunesse, et même de tout individu confondu, qui s'y réfère. Le premier exemple des impacts produits qu'elle nous donne est l'anorexie.
Sans oublier la campagne choc du photographe publicitaire Oliviero Toscani qui photographiait Isabelle Caro lors pour la marque No Anorexia.Consulter le lien
Nous ne sommes pourtant pas sans savoir que de nos jours, pratiquement, aucune photo n'échappe à la retouche. Qu'elles soient à des fins informatives ou autres. La député elle même déclare qu' « il y a tellement d'images refaites aujourd'hui qu'il vaudrait même mieux signaler quand celles-ci ne sont pas retouchées ». Valérie Boyer souhaiterait donc voir s'afficher la mention « photo retouchée » à partir du moment où c'est le cas.Se pose alors la question de la qualité du travail du photographe car retouchée ou pas, la photo reste quand même le fruit d'un travail personnel, alors que faire, de quel côté se placer ?
Nous avons questionné un retoucheur professionnel pour avoir son avis sur la question. Guillaume Bled explique que la retouche à toujours existé. Ce n'est pas le numérique qui l'a crée. D'après lui, les photographes et autres « suivent le culte de la beauté » de la société dans laquelle nous vivons. Aujourd'hui la publicité, les affiches, les photos, tout est retouché; même jusqu'aux personnes réelles que l'on croise dans la rue. Il n'est donc pas nécessaire, voire quasi inutile, nous déclare Guillaume, d'établir une loi qui exigerait de mentionner les retouches effectuées sur une photo. « Je suis retoucheur professionnel. Comment mon métier peut il exister si les gens ne me sollicitaient pas? Tous veulent être retouchés... ».
Dans un monde où tout tend vers la technologie, doit on mettre le monde de la photographie à l'écart et en suspend ?


Gayané Akkus / Actuphoto.com

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